Peter Peter est de retour avec
, un album qui explore les méandres de l’amour, les angoisses existentielles et la condition humaine avec subtilité et délicatesse, à mi-chemin entre mélancolie, lucidité et espoir. Synthés scintillants, échantillonnages inventifs, guitares expressives et mélodies captivantes s’unissent pour tisser d’envoûtants écrins pour les propos introspectifs de l’artiste.En ouverture, la pièce-titre propose une réflexion sur la vie, cette « courte éternité » dont on est protagoniste et spectateur. « Pour moi, chaque album est une quête spirituelle, une façon d’appréhender l’existence, explique Peter Peter. Même si on ne comprend pas tout ce qu’on vit, il faut jouer le jeu et chercher à décrypter ce que l’on ressent, à y donner un sens. »
Chez Peter Peter, tout est suggéré, laissant à l’auditeur le loisir de se faire son propre cinéma. Ayant souffert de problèmes d’anxiété au cours des dernières années, l’auteur-compositeur a écrit la vibrante Essayer comme une lettre d’espoir adressée à lui-même. Portée par des claviers brillants et teintée d’une douce nonchalance,
distille pour sa part les réflexions d’une personne qui se livre à son thérapeute.D’une voix sensible, Peter Peter rêve de conjurer la mort sur Résurrection alors que sur la pièce Nature obscène, il s’interroge sur notre société où l’on est tour à tour proie et prédateur. Sur l’inquiétante Extraordinaire, l’auteur-compositeur manie l’ironie avec art tandis que C’est une saison sans le temps qui passe nous plonge en état d’apesanteur, le titre y étant répété en boucle, tel un mantra.
Les relations amoureuses au temps des médias sociaux lui ont inspiré Commun maintenant, coup de foudre virtuel tournant à l’obsession, et la techno Damnatio Memoriae, où la peine est si profonde qu’elle pousse à effacer de l’espace public toute trace de l’ex. Bijou d’électropop,* Les mariés ont disparu* est à la fois le récit d’un amour qui s’étiole et une réflexion sur la perte des rituels.
Écrite avant le Grand Confinement en collaboration avec Aurélien Fradagrada, membre du duo électro-funk Head On Television, la dansante
semble néanmoins y faire écho en évoquant l’isolement de l’artiste plongé dans un processus créatif. « Sous les masques les visages nus / Se révèlent les uns aux autres aveuglément / […] Combien de jours fus-je coincé chez moi ? », chante-t-il avec clairvoyance en tombée de rideau.Établi à Paris depuis quelques années, Peter Peter a enregistré et réalisé Super comédie des deux côtés de l’Atlantique. Il a fait équipe à la réalisation avec Emmanuel Éthier, Pierrick Devin et Aurélien Fradagrada.